Les multiples conséquences des élections américaines sur le marché des grains
Le résultat de l’élection présidentielle américaine plonge les marchés des céréales et du soja dans l’incertitude pour les prochains mois.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Quelques jours après l’élection de Donald Trump, les marchés des grains s’affairent à anticiper les potentiels impacts sur l’évolution des cours. Or le caractère imprévisible des décisions que le futur Président américain pourrait prendre en janvier inquiète les opérateurs. Dans ce climat, difficile d’avoir des certitudes, ce qui engendre inévitablement un regain de volatilité. Les fondamentaux sont relégués au second plan.
Des cours du maïs et du soja particulièrement impactés
Lors de son premier mandat, le conflit commercial avec la Chine avait particulièrement chahuté les échanges de soja entre les deux puissances. Aux tarifs douaniers mis en place par les États-Unis, Pékin avait riposté par des droits de douane sur le soja américain.
La perte de compétitivité du soja américain s’était traduite par une chute significative des parts de marché vers l’empire du Milieu. Elles sont passées de 40 % en 2016 à 18 % à ce jour au profit du premier pays producteur mondial, le Brésil. Pour le moment, les exportations américaines sont dynamiques comme à l’accoutumée à cette période de l’année.
Les récoltes sud-américaines ont lieu en février et l’origine États-Unis est habituellement privilégiée jusqu’à janvier. Cela pourrait être encore davantage le cas cette année si les importateurs chinois anticipent de futures difficultés commerciales. Sur le sol européen, l’impact sur la graine de colza et de tournesol est limité. Ces deux marchés sont plus particulièrement focalisés sur les faibles récoltes de l’année.
Des conséquences pour la rentabilité des biocarburants
Dans son programme de campagne, Donald Trump a également précisé sa stratégie énergétique. La recherche et la production de pétrole devraient être particulièrement dynamiques dans les prochains mois. L’or noir sur la Bourse de New York s’affiche sous la barre de 70 $ le baril le 14 novembre. Il s’agit du niveau le plus bas de ces trois dernières années.
Ces niveaux de prix sont particulièrement préjudiciables à la rentabilité des filières des biocarburants. Les États-Unis, premiers producteurs mondiaux de maïs, consacrent 35 % des volumes à la production d’éthanol. La contraction des marges de production pourrait impacter la demande sur le moyen terme et peser sur les cours.
Possible regain de compétitivité de la zone euro
Les marchés financiers anticipent une augmentation du déficit du budget américain avec, pour conséquence, une nécessaire remontée des taux obligataires. Mécaniquement, le dollar devrait être renforcé par rapport à l’euro.
Depuis le 5 novembre, la parité entre l'euro et le dollar plonge à son plus bas niveau depuis un an, affiché à 1,05. À titre d’exemple de répercussion sur le marché des grains, le blé rendu Rouen a cédé 4 €/t depuis l’élection, quand, dans le même temps, la cotation en dollar s’est repliée de 12 $/t. Cette situation favorise la compétitivité des origines européennes et notamment françaises sur la scène export.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :